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Vendanges 2018




VENDANGES 2018


Avant de démarrer ce nouveau journal des vendanges, quelques mots sur les conditions météo de cette année.

Les décortiqueurs de peaux d’oignons, les spécialistes du calendrier de fin d’année, les écarteurs de pistils de géranium… tous s’accordaient pour nous prédire une année sous l’eau. Ils ont presque eu raison puisque de janvier à fin juillet nous avons eu l’équivalent d’une année pleine de précipitations. Si les quantités sont impressionnantes, il faut dire que cela s’est bien passé. La fleur (très précoce d’ailleurs) a été épargnée permettant une belle mise à fruit, les jeunes plantations ont bien démarré et l’état sanitaire du vignoble a pu être préservé. Mais le facteur déterminant a été le retour de conditions plus stables et sèches et chaudes pour les dernières semaines de l’été.

En résumé, nous abordons les vendanges avec un très beau potentiel de récolte aussi bien qualitatif que quantitatif.


Mercredi 5 septembre 2018


Il fait beau, sec et chaud avec des températures de l’ordre de 27°C l’après-midi. Des IMG_5656_e_sipp.jpgconditions paradoxalement assez éprouvantes pour l’équipe de vendangeurs, surtout pour une première journée !
Lors de la floraison, j’avais calculé une date de vendanges théorique au 11 septembre en me basant sur la mi-fleur à mi-coteau. Nous y serons pour l’AOP Alsace ! Finalement nous démarrons deux jours plus tôt que l’année dernière. Les ruines du château St Ulrich (photo en titre) sont illuminées suite au Pfifferday, signe de vendanges précoces…
Aujourd’hui nous attaquons les Crémant. Rappelons que pour l’élaboration de ces vins il convient de ne pas avoir des vins de base trop alcoolisés afin qu’après la prise de mousse qui fait encore monter le degré celui-ci ne soit pas trop haut. Cela explique une date de récolte avancée par rapport à l’AOP Alsace.
Les Pinot Noir sont mûrs et en excellent état sanitaire. Seules quelques brûlures sont à noter. C’est la conséquence des fortes chaleurs de cet été. Les peaux sont mûres et les moûts très colorés. En dégustation on note un beau fruit mais aussi une structure tannique assez présente.
Les Chardonnay donnent envie de les croquer. De belles grappes qui invitent à la dégustation…

Jeudi 6 septembre 2018


La journée démarre sous les nuages et des températures douces (22-24°C). Après une fin de matinée assez claire, le ciel s’obscurcit très vite en début d’après-midi pour laisser la place à un orage court mais assez intense nous obligeant à écourter prématurément notre journée. Le reste de la journée reste maussade.
Malgré cela les Crémant ont été terminés dans de bonne conditions, et il nous a été possible de démarrer le Pinot Blanc en AOP Alsace. Ce qui se dégage et me frappe en remplissant le pressoir ce sont les effluves très fruitées qui s’en échappent, signe de maturité profonde des raisins.

Vendredi 7 septembre 2018


18 mm – dix huit millimètres : la plaisanterie de l’orage hier ! Ce matin l’humidité est très présente au point de former du brouillard qui se dissipera très rapidement pour laisser la place à une belle journée (22 à 24°C) avec du soleil, quelques nuages et une légère brise par moments. L’air est pur, la luminosité est belle… Un des enjeux après de telles précipitations est la préservation de la structure des sols. Des sols mouillés, avec peu de portance peuvent voir leur structure détruite pour plusieurs années à la suite du passage d’engins lourds. Dans ce cas adieu l’expression du terroir…Dans notre cas aucun souci, et ceci pour trois raisons (i) nous vendangeons tout à la main, il n’y a donc pas de lourde machine à vendanger dans nos vignes, (ii) nous utilisons une chenillette hydrostatique légère exerçant très peu de pression au sol et enfin (iii) cette dernière ne circule que dans les rangs enherbés.
Nous abordons quelques parcelles d’Auxerrois et de Pinot Blanc du côté du Weinbaum sur les coteaux au nord de Ribeauvillé. On parle peu du Weinbaum, pourtant voilà un secteur pas très spectaculaire, mais très régulier et très qualitatif. Les sols sont souvent assez argileux. Les vignes souffrent peu de sècheresse. C’est le cas à nouveau cette année. Les Pinot présentent de belles grappes, le feuillage n’a pas trop souffert contrairement aux secteurs des bas de coteaux. Au pressoir les extractions semblent correctes pour le moment. Seul point critique : la température des moûts assez élevée qui implique d’agir vite dans les opérations pré fermentaire de débourbage pour clarifier les moûts avant qu’ils ne partent en fermentation.
Cette première étape se termine. La météo annonce une belle fin de semaine et la semaine qui suit ne devrait pas être trop chahutée ! Nous allons en profiter pour avancer…

 

CUVES.jpgLundi 10 septembre 2018

 

Le week-end a été beau et chaud. Les prélèvements effectués sont sans appel : les cépages de la famille des Pinot (blanc – gris – noir) sont mûrs. Les peaux deviennent fragiles, les pépins sont bien bruns et « croquables », les baies perdent de leur tension et se détachent bien des rafles. Il n’y a pas à hésiter concernant ces cépages : on peut y aller.

 

La journée de lundi est estivale avec des températures atteignant 30°C. Les hauts palissages alsaciens offrent une ombre toute relative. Ces températures sont extrêmes…

Nous terminons les Auxerrois des parcelles que nous avions laissées vendredi et attaquons dans la foulée les Pinot Gris. Raisins sont sains et bien mûrs. Le programme de pressurage des Pinot Gris est choisi de manière à favoriser le contact entre les jus et les éléments solides de la grape : peau, pépins et rafles. Cela donnera de la structure aux moûts.

 

Mardi 11 septembre 2018


Une petite pensée pour les victimes du 11 septembre 2001…
A retenir pour ce jour : les températures caniculaires, le ciel cristal, les organismes mis à rude épreuve…demain cela risque d’être encore pire. Nous écourtons la journée plus tôt.
Accessoirement nous avons rentré le Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé en Pinot Gris ainsi que les Pinot Gris sous le Grand Cru Osterberg. Très bel état sanitaire et magnifique maturité ! Il faudra jouer serré pour la gestion des équilibres !

Mercredi 12 septembre 2018


Avec plus de 33°C le record de température pour un 12 septembre de 33,6°C a presque été battu. Nous nous retrouvons avec des conditions similaires à celles de 2016 et 2009 pour ne citer que les années les plus récentes.
Nous continuons dans les Auxerrois. Un léger tri est nécessaire aujourd’hui pour éliminer les grappes atteintes par l’oïdium dans ce secteur traditionnellement très sensible. C’est aussi à cela que sert une équipe de vendangeurs expérimentés. Les maturités quant à elles sont énormes et dépassent les 14% ! L’accumulation des journées de beau temps produit ses effets.

Jeudi 13 septembre 2018


Les températures sont redescendues à des valeurs plus supportables. Deux averses sont à noter dans l’après-midi.
Nous terminons les Auxerrois de la Streng (coteau au sud de Ribeauvillé exposés vers le nord) et démarrons dans le bandeau supérieur au-dessus des Grands Cru avec le Rengelsbrunn. Ceux qui aiment notre Auxerrois dans son côté gourmand et facile seront comblés cette année…

RIBEAU_2018.jpgVendredi 14 septembre 2018


Les averses de la fin de journée et du début de nuit ont apporté 12 mm de pluie ! Le début de matinée est encore un peu humide, mais rien de bien méchant. La journée est couverte, mais les températures très agréables. D’excellentes conditions pour notre équipe dans les vignes.
Nous restons dans les Pinot : Auxerrois toujours, mais aussi Pinot Blanc de notre Cuvée « Ribeauvillé ». Ceux-ci sont issus majoritairement de deux parcelles du Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé et d’une parcelle voisine. Au pressoir, on note clairement la belle fraîcheur de ces moûts. Elle est à relier d’une part au cépage, mais aussi au Grand Cru Kirchberg qui préserve très bien les fraîcheurs.
Nous nous rendons aussi de plus en plus compte de la chance que nous avons sur Ribeauvillé : nos terroirs ont à nouveau superbement bien résisté aux conditions météorologiques dantesques de ce millésime : hyper humidité au départ, chaleurs extrêmes ensuite, et sècheresse enfin. Contrairement à d’autres secteurs du vignoble, nos vignes ne sont pas bloquées en stress hydrique et nous livrent des raisins sains et à pleine maturité. Par ailleurs, ce millésime nous permet aussi de bien cerner les zones mieux pourvues en eaux souterraines : les maturités sont bien plus élevées à viticulture égale.

Lundi 17 septembre 2018


La fin de semaine a été magnifique. Du soleil et des températures très agréables.
Les contrôles de maturité nous montrent une très belle progression des Riesling, avec toujours les situations les mieux pourvues en eaux en avance sur les zones plus sèches.
Cette journée est à nouveau très belle avec des températures frôlant les 30°C mais surtout un rayonnement solaire particulièrement dur. Le ciel est pur, il y a peu d’humidité et de nébulosités pour atténuer ce rayonnement.

Au programme de la journée : tout d’abord le Pinot Noir. Etat sanitaire parfait, raisins aux peaux fines qui se détendent, belle intensité colorante. Le fait marquant est la maturité entre 14,5 et 15%. La gestion des équilibres devra être menée avec finesse. Nous ne touchons pas au Grossberg pour le moment.

Nous profitons de la mise en place de l’érafloir pour rentrer les Muscat : Muscat d’Alsace (blanc et rouge) très aromatique et Muscat Ottonel tout en finesse. Maturité de l’ordre de 13% parfaite pour envisager un équilibre sur la gourmandise tout en cohérence avec ce millésime solaire. Après éraflage, les raisins légèrement foulés sont chargés sur le pressoir et mis en macération pour la nuit avec l’objectif d’extraire un maximum d’arômes des peaux bien mûres.

Mardi 18 septembre 2018


_ESI8081.JPG_SY_HAG.jpgLe début de journée se déroule sous le soleil et des températures supportables. En milieu d’après-midi l’arrivée d’un orage nous oblige à écourter la journée. En effet la foudre se rapprochait assez rapidement.

Nous consacrons la journée au Hagenau de Ribeauvillé (à ne pas confondre avec le Haguenau de Bergheim) à quelques encablures de l’Osterberg. Rappelons que nos parcelles du Hagenau reposent sur une roche mère constituée de marne et de conglomérat argileux de l’Oligocène. En surface se trouvent des limons argilo-sableux calcaires devenant plus caillouteux à certains endroits. La roche calcaire sous-jacente, fissurée ou conglomératique, constitue une réserve d’eau importante. Sa structure et sa pierrosité favorisent la pénétration racinaire. S’ils sont parfois difficiles à labourer, ces sols résistent en revanche bien à l’érosion. Ce terroir présente une très riche biodiversité : ce printemps, ont été observés renards, chevreuils, sangliers pour les mammifères mais aussi pie grièche écorcheur, tarier pâtre, huppe fasciée…pour ne citer que quelques oiseaux. La présence de murets, de buissons, d’arbres n’est pas étrangère à cela.

Les 4 cépages présents sur la Hagenau présentent des écarts de maturité cette année. Le Pinot Gris est ainsi très en avance. Afin de ne pas compromettre l’obtention d’un vin équilibré, nous réduisons drastiquement la proportion de ce cépage cette année. La dégustation du moût au pressoir nous donne de belles perspectives.

Mercredi 19 septembre 2018


L’orage d’hier, bien que très spectaculaire, n’a pas apporté plus de 2mm chez nous. Une grande chance pour nous une fois de plus. Encore une journée caniculaire avec des températures dépassant les 32°C.

Elle sera intégralement consacrée au Trottacker, lieu-dit reconnu et mentionné depuis des siècles dans la littérature viticole. Nous nous trouvons au nord du Grand Cru Osterberg. Situé sur des marnes argileuses, profondes et bien alimentées en eau, le Trottacker produit un Pinot Gris très ample, complexe et structuré. Sa légère douceur est toujours équilibrée par une belle fraîcheur, permettant à ce vin une grande polyvalence. Les raisins sont sains et frais. Le réfractomètre dépasse les 15% ! Le Trottacker sera dans son style cette année à nouveau !

Jeudi 20 septembre 2018


Encore une journée très très chaude avec des températures au-dessus de 30°C. Nous attaquons la troisième semaine des vendanges. Les organismes souffrent, mais aussi les équipements : les compresseurs chauffent, les équipements électriques entrent dans des zones de fonctionnement instables, même les bottiches en polypropylène servant à transporter les raisins n’ont plus la rigidité suffisante pour tenir correctement dans les lèves cuves.

Nous terminons le Trottacker ainsi que des Pinot Gris en appellation Alsace le long de la route de Bergheim et à la Streng. Dans l’après-midi, nous nous attaquons au lieu-dit Muelhlforst. En entrant dans ces dernières parcelles, il est étonnant de constater que ces dernières bénéficient d’une légère brise agréable ce qui n’était pas le cas dans la Streng. La position sommitale de ces parcelles doit aider en cela. Rappelons que nous nous trouvons là sur du Muschelkalk. Les vins ont une acidité particulière, très carrée, et abordent un large sourire en milieu de bouche ce qui les rend très plaisants pour les amateurs de vins secs et structurés.

Vendredi 21 septembre 2018


La journée est belle et heureusement un peu moins chaude que la veille.

Le début de journée est consacré au Grossberg et ses Pinot Noir. Là aussi l’état sanitaire parfait est au rendez-vous. Les maturités frôlent les 15% ! Il va falloir s’adapter pour vinifier ces raisins. Après éraflage, les raisins sont mis en macération à froid afin de commencer le travail d’extraction en milieu non alcoolique. Notre objectif serait de tenir quelques jours avant de laisser partir la fermentation alcoolique.

La suite de la journée nous permet de terminer le Muehlforst commencé hier.

Lundi 24 septembre 2018


La fin de semaine a été chaude et bien ensoleillée, avec un bref et intense orage dimanche soir qui a fait chuter les températures de plus de 10°C en quelques heures.
Ce lundi démarre sous le beau temps mais aussi sous des températures très fraîches ! Nous sommes passés de l’été à l’automne en une nuit.

Compte tenu du résiduel d’humidité présente, nous restons dans l’appellation Alsace, sur des parcelles de Riesling.

Mardi 25 septembre 2018


Beau temps, très frais le matin, très agréable en journée avec cette luminosité pure typique des journées d’automne.

Nous décidons d’attaquer le Grand Cru Osterberg et ses Riesling. Tous les indicateurs sont au vert pour l‘élaboration d’un Grand Cru d'esprit sec, mûr et équilibré. Le facteur décisif a été la dégustation des raisins sur la dernière partie qui n'était pas encore très aromatique jusqu'à présent. Les derniers jours ont permis à cette parcelle de bien mûrir pour nous donner des raisins que l'on déguste avec plaisir. Compte tenu des belles journées qui continuent à se profiler nous ne voulons pas risquer une perte d’acidité afin de garder un vin tendu et incisif. L’Osterberg, grâce à son sous-sol dolomitique réussi particulièrement bien dans les millésimes chauds et secs. Tous les espoirs sont donc permis pour 2018 !

Une petite équipe ira aussi sur le Hagel. Mauvaise surprise le gibier et les oiseaux sont passés avant nous réduisant ainsi significativement la récolte. La rançon à payer pour ces vignobles aux confins du parcellaire de Ribeauvillé ?

Mercredi 26 septembre 2018


Les conditions météorologiques sont toujours aussi bonnes avec une légère hausse des températures en journée. Ces conditions combinant des nuits froides, des journées sans précipitations, très ensoleillées avec une légère brise sont idéales pour conserver les raisins mûrs dont les peaux sont maintenant fragiles, et pour concentrer les sucres des raisins atteints de botrytis. A ce stade des vendanges on ne peut rêver de mieux.

 

Nous terminons le Grand Cru Osterberg dans les Riesling, et faisons une petite incursion de test dans le Kirchberg. Test concluant d’ailleurs.

La seconde partie de la journée sera consacrée aux Gewurztraminer des piémonts de coteaux. Ceux-ci sont maintenant bien mûrs et aromatiques.

 

Jeudi 27 septembre 2018

Encore une très belle journée.


Elle sera dédiée en totalité au Grand Cru Kirchberg. Nous souhaitons élaborer un Grand Cru sec, complet, équilibré et frais. Inutile d’attendre plus, nous n’aurions que plus de difficultés à rester sur un vin équilibré, et aurions aussi le risque de perdre trop d’acidité compte tenu des belles journées qui se profilent devant nous. Toutes les parcelles sont rentrées. Dans ce millésime conditionné par les apports en eau, l’évolution des maturités est directement corrélée à l’âge des vignes (et à leur enracinement ?) : les plus belles maturités se notent dans les plus anciennes parties de ce Grand Cru. 

A la dégustation, les jus présentent un côté tannique. En millésimes chauds et secs les tanins semblent prendre le relais de l’acidité pour équilibrer les moûts et donner de l’énergie et de la tonicité aux vins.

Vendredi 28 septembre 2018

Il fait toujours très beau.

Nous profitons de ces belles conditions pour nous attaquer au Steinacker. Ce Lieu-dit dont l’encépagement est très majoritairement du Riesling nous produit des vins expansifs, gras et très « confortables » en bouche. Un vin en général très consensuel. 2018 devrait être dans la lignée de ce style.

Lundi 1er octobre 2018

La fin de la semaine a été très belle avec des températures de l’ordre de 20 à 25°C.

Ce matin il fait plus frais. Le temps est couvert. Des risques d’averses sont signalés.

Compte tenu des incertitudes météorologiques nous n’entamons aucun Lieu-dit ou Grand Cru et restons dans l’appellation Alsace en Sylvaner. Les raisins sont restés d’une remarquable fraîcheur. Ils sont très mûrs. La récolte de la journée est mesurée à 14,7% d’alcool potentiel. Une telle matière sera vinifiée de manière différente de manière à aboutir à un vin avec de la rondeur et de la gourmandise…Ce cépage supporte très bien ce type de parti pris !

Mardi 2 octobre 2018


Temps gris et assez frais mais heureusement sec !

La journée sera passée dans les diverses parcelles du Steinacker. Les raisins ont encore légèrement progressé depuis la semaine dernière.

Mercredi 3 octobre 2018


Temps gris mais plus lumineux et plus doux que la veille, donc très agréable pour vendanger.

Troisième et dernière journée dans le Steinacker. Tout le monde est soulagé. Rien de plus barbant que le Riesling à vendanger...

Nous continuons ensuite dans le Rotenberg. Les Gewurztraminer majoritaires sur ce lieu-dit chez nous approchent les 15%. Ce terroir a le bon goût de bien préserver les acidités tout comme le Grand Cru Osterberg voisin. Cela permet de sortir des vins complexes et amples mais équilibrés.

Jeudi 4 octobre 2018


Encore une belle journée. Soleil éclatant, températures comprises entre 20 et 25°C !

Nous nous rendons dans les parcelles de Riesling des coteaux. Celle-ci sont magnifiques et n’ont absolument pas souffert de la fin de l’été sèche.

La seconde partie de la journée nous permet de rentrer une petite parcelle de Pinot Gris dans la Grand Cru Osterberg. Compte tenu du haut degré de maturité nous demandons le passage d’un agent de constat pour les Vendanges Tardives et Sélections de Grains Nobles.

Nous terminons la journée dans les Gewurztraminer sous le Grand Cru Osterberg. Les phénomènes de concentration nous permettent aussi d’envisager le passage en VT.

SGN_IMG_5788.jpgVendredi 5 octobre 2018


C’est sous un soleil éclatant que nous démarrons à nouveau ce matin.

L’objectif est de tester quelques parcelles pour élaborer des VT/SGN. Objectif atteint au-delà de ce que nous espérions. La semaine a été très favorable pour la concentration des sucres dans les baies. Énormément de raisins présentent des baies flétries qui, à la dégustation, sont très aromatiques. Il y a vraisemblablement classiquement un double phénomène : attaque par le botrytis qui a consommé les acides dans un premier temps, produit du glycérol qui donne du gras en bouche, modifié les arômes en les rendant bien plus complexes et enfin fragilisation de la peau et, dans un deuxième temps concentration physique des constituants de la baie par évaporation de l’eau (phénomène décrit sous le terme de passerillage). Le passerillage a comme gros avantage de concentrer tous les constituants de la baie dont l’acidité qu’il est si important de préserver dans les VT/SGN pour obtenir des vins équilibrés. Il est rare d’avoir des raisins aussi propres : strictement aucune trace de pourriture grise. Une chance exceptionnelle…Le résultat de toutes ces semaines de beau temps sec ponctuées de quelques grosses averses qui ont nourri l’initiation du botrytis. Difficile d’imaginer des conditions plus idéales…

A ce stade il nous reste une semaine à vendanger. La semaine prochaine devrait être stable du point de vue de la météo. Nous croisons les doigts…

botrytis_ESI8108__002_.jpgLundi 8 octobre 2018


Belle fin de semaine douce et ensoleillée. L’été indien ne nous quitte pas et n’est pas près de nous quitter si l’on regarde les prévisions météo !

Le début de journée est couvert mais le soleil arrivera très vite pour nous livrer une autre belle journée de fin d’été très agréable. Nous travaillons avec le cœur de notre équipe. Une équipe restreinte mais motivée.

L’objectif de cette semaine est de réaliser le Grand Chelem : ne rentrer que des VT et SGN !

Nous sortons sur le Grand Cru Osterberg dans les Gewurztraminer. Les raisins présentent deux facies : soit ce sont des baies rigoureusement saines et très très mûres, soit les baies sont flétries aux arômes marqués de botrytris. Aucune trace de pourriture grise mais une pourriture noble d’une pureté, qualité, et extension exceptionnelle. J’ai beau chercher, je n’ai pas d’exemple équivalent dans les deux décennies passées.

Notre Grand Cru Osterberg se présente en cinq unités culturales distinctes. Nous en récoltons trois aujourd’hui. Parmi ces trois unités culturales nous notons une présence de raisins très concentrés sur l’une d’entre elles. Ces raisins seront donc pressés sur un pressoir à part. Pour l’un, le niveau Vendanges Tardives sera a priori atteint largement, pour l’autre nous visons une sélection de Grains Nobles. Les jus qui s’écoulent des pressoirs sont limpides, brillants et ne ressemblent pas du tout à ce que nous pouvons avoir sur les vins secs. On se rapproche plus de nectars que de moûts.

Mardi 9 octobre 2018


Une nouvelle belle journée avec toutefois un très léger voile de brume qui rend l’ensoleillement très supportable. 

Nous terminons le Grand Cru Osterberg dans la partie ouest et la partie haute.

Au bout d’un pressurage long (10h) et doux, les raisins pressés la veille ont pu livrer tout leur potentiel de concentration et ont été acceptés en SGN par l’agent officiel chargé de constater les volumes produits en VT/SGN.


Mercredi 10 octobre 2018


Temps doux mais couvert le matin se dégageant en début d’après-midi. Ce type de conditions météorologique est parfait pour le développement du botrytis : humidité le matin pour favoriser le développement du champignon et conditions chaudes et sèches ensuite pour le contrarier et éviter son développement anarchique vers la pourriture grise.

La journée est passée dans les parcelles de Gewurztraminer au sud de Ribeauvillé. L’objectif est de continuer en VT ou SGN.

En soirée, le 3eme pressoir d’Osterberg est validé en SGN aussi. L’intégralité de l’Osterberg en Gewurztraminer pourra donc être revendiqué en SGN. Du jamais vu en ce qui me concerne sur les 23 millésimes que j’ai côtoyés de près !

Demain nous attaquons notre sixième semaine de vendange non-stop !

Jeudi 11 octobre 2018

Le soleil se lève sur un ciel dégagé. Les nuages arriveront ensuite avec quelques minutes humides mais totalement inoffensives. Beau temps doux à partir de mi-journée.

L’intégralité de la récolte de GW d’hier est acceptée en VT.

Nous continuons sur ce cépage mais sur le lieu-dit Gruenspiel. A nouveau certaines grappes présentent un botrytis « comme à l’école » !

La fin de journée est consacrée au Pinot Gris sous le Grand Cru Osterberg. Ces parcelles avaient été préservées dans l’optique d’élaborer des VT ou SGN. Au vu des premiers raisins rentrés cela devrait pouvoir se faire…

Vendredi 12 octobre 2018

Encore une journée très estivale pour cette dernière ligne droite.

Comme prévu nous terminons les parcelles de Pinot Gris entamées la veille. Les raisins sont restés très frais pour la plupart d'entre eux, les autres sont concentrés par le botrytis. Ils n'auront pas de peine à passzer le cap de la validation en Vendanges Tardives.

Une belle dernière journée pour les vendanges de ce millésime totalement hors normes sur lequel je ne manquerai pas de revenir...

A l'année prochaine...